Après avoir vécu l’essentiel de ma vie dans la Somme (Amiens, Albert) et après un petit détour dans les Pays de la Loire (Angers, campagne du Mans…), je vis depuis 2020 en Haute-Savoie. Au bord du Léman d’abord, puis à Abondance avant et après un petit détour dans le village de Cordon.

Beaucoup des raisons qui m’ont poussées à pérenniser ma vie ici peuvent très certainement être retrouvées dans d’autres régions montagneuses de France (Cantal, Hautes-Pyrénées, Isère…). Cependant, je ne peux pas en témoigner car je n’y ai pas vécu. Je ne peux être que le témoin de la vie que j’ai en Haute-Savoie.

Si comme moi, vous êtes un amoureux (ou une amoureuse) de la nature et que vous rêvez d’une vie simple et tranquille, je pense que vous trouverez un écho de vos souhaits dans ces 7 bonnes raisons de vivre dans un village de Haute-Savoie.

Pour être près de la nature, toute l’année

En plus d’avoir accès à des randonnées merveilleuses, être entouré de beaux paysages procure une sensation de bien-être certaine.

Concrètement, cela veut dire : se promener avant ou après le travail au bord de la rivière, entouré d’arbres ou au bord d’un lac. Le week-end, pousser le concept un peu plus loin et monter à l’alpage ou gravir un sommet pour une vue exceptionnelle sur votre vallée.

Exemple de vues en ne s’éloignant que de très peu des chefs-lieux de Cordon et d’Abondance :

Car même sans être un grand randonneur et en restant dans votre village, la beauté des paysages autour de vous vous surprendra tout au long de l’année. Autre exemple : voici la vue que j’avais le tout premier matin où je me suis réveillé en Haute-Savoie, dans le village de Servoz en l’occurrence.

C’est complètement fou, non ? En tout cas, pour quelqu’un qui a grandi et toujours vécu en plaine comme moi, c’était fou. Et c’était aussi la première révélation que j’ai eu sur cette région. Je déménageais d’ailleurs 5 mois plus tard pour commencer ma vie en Haute-Savoie.

Les animaux de la Haute-Savoie

Être près de la nature, cela signifie également être près des animaux. Quand il ne s’agit des animaux de fermes qui vivent tout autour de nous ou des chiens et chats de nos voisins, il s’agit d’animaux sauvages. En Haute-Savoie, on peut apercevoir près des villages des cervidés (cerfs ou chevreuils). Plus difficiles à observer, la forêt est également peuplée de sangliers, de loups et, bien qu’en tout petit nombre encore, de lynx.

En s’approchant des hauteurs, on peut avoir la chance d’apercevoir des bouquetins, des chamois, des mouflons ou encore des marmottes. On recense aussi beaucoup d’espèces d’oiseaux, dont l’une des stars des massifs montagneux : le Gypaète Barbu.

La liste n’est pas du tout exhaustive, je me base uniquement sur mon expérience dans la région et mes observations personnelles ainsi que certaines sources externes d’information concernant le lynx. Il y a beaucoup d’autres animaux, et notamment d’espèces d’oiseaux à citer. Plusieurs articles concernant la faune et la flore pourraient être amenés à voir le jour sur ce blog.

Pour le ding ding ding des vaches

Rien ne nous fait ressentir l’ambiance alpine autant que le tintement des cloches des vaches. Ces clarines (et les animaux qui les portent) ont un pouvoir réconfortant. Elles sont aussi le signe que nous sommes dans une région où certaines pratiques ancestrales sont encore vivaces et où les habitants sont encore attachés à la terre et au réel.

Et qu’est-ce qui vient naturellement avec de belles vaches laitières tout autour de nous ? Du bon fromage local ! Et la qualité des fromages de Savoie est particulièrement exceptionnelle : Beaufort, Abondance, Reblochon, Tomme de Savoie… Il n’y a qu’à faire un tour au marché ou à la ferme pour acheter de quoi se faire plaisir directement au producteur !

Pour les belles régions qui nous entourent

C’est tout de même agréable de se dire qu’à deux ou trois heures de route, peu importe la direction que l’on prend, on abordera une région (presque) aussi belle que la nôtre. Eh oui, à l’ouest : l’Ain et le Jura, à l’est : le Valais, au sud : la Savoie (puis toute la chaine des Alpes du Sud) et au nord : le bleu du Léman.

D’ailleurs, l’aéroport de Genève, situé non loin, peut vous envoyer vers d’autres horizons merveilleux.

Pour se sentir (enfin) en sécurité

Ah, Amiens… Comme tu étais belle avec tes ivrognes du soir, tes adolescents et jeunes adultes que tu me lançais à la figure pour me soutirer quelques pièces sous les prétextes les plus créatifs (cigarettes, fausses associations, soins dentaires), tes SDF… Bref, cette douce angoisse quotidienne, marque de fabrique de Paris et des autres paradis bétonnés du nord. Ah, et tes trottoirs ! Véritables galeries d’art contemporain, entre les chewing-gums incrustés et les sculptures canines. Et après tout, est-ce qu’on peut vraiment parler de ville quand, sur les quais de la gare, nous ne nous voyons pas proposer un doux mélange d’herbes à sourire ou de jus de licorne à savourer sans modération ?

Il est vrai que j’étais ce rebelle qui se risquait à rentrer chez lui à pied ; mais tout de même, tu aurais pu te montrer plus délicate. Ce qui est certain, c’est que tu me fais, en comparaison, grandement apprécier les villes et villages de cette nouvelle région qui m’abrite et qui font preuve de bien davantage de politesse. Ici, j’ai encore le droit d’être dehors la nuit sans craindre de devoir payer l’impôt du quartier. Un doux confort dont j’ignorais jusque là l’existence.

C’est dire si c’est le grand luxe : je laisse mes affaires dehors, parfois des années, et pas un voleur ne daigne s’y intéresser. Je peux sortir de ma voiture en laissant les clés sur le contact et la retrouver intact là où je l’ai laissée. Ici, les gens n’ont pas peur de faire du stop. Les jeunes filles peuvent encore sortir sans qu’un comité d’admiration spontanée ne se forme autour d’elles.

Je peux dire bonjour aux habitants et touristes du village pour recevoir, à un mon tour, une réponse souriante. Il m’est même arrivé de faire tomber mon portefeuille sur le parking. Une dame l’a ramassé et l’a confié au magasin qui m’a contacté pour aller le récupérer le lendemain. Devine quoi ? Tous mes papiers et billets de banque étaient encore à l’intérieur !

Bref, je n’ai pas changé de pays mais j’ai l’impression de vivre dans un autre monde.

Tu n’es pas toute rose partout, je le sais, et sans doute que j’embellis ta vérité. Mais tout de même, merci ma Haute-Savoie d’être comme tu es.

Pour avoir un accès privilégié à l’emploi

La Haute-Savoie est en situation de quasi plein emploi au deuxième trimestre 2025, moment où j’écris ces lignes, avec 5,6% de chômeurs contre 6 à 10% dans les départements du nord par exemple (source : INSEE). Bien sûr, des disparités existent en fonction de l’endroit précis et les domaines d’activité ne sont pas tous les mêmes. Toutefois, et c’est aussi une observation partagée par les haut-savoyards que je côtoie : l’accès à l’emploi est relativement aisé dans la région.

Et il n’y a pas de secrets, quand on cherche une vie stable et qu’on n’est pas nés riches, il faut un travail. La Haute-Savoie m’a jusque-là offert les opportunités que je cherchais dans le web et la communication, même s’il ne pleut pas des offres d’emploi dans ce domaine. J’ai même pu m’essayer à la vente de fromage, avec un CDI même sans expérience ! Mais il y a aussi bon nombre d’offres dans d’autres domaines administratifs, dans le tourisme (principalement), dans l’industrie avec le décolletage (Vallée de l’Arve), etc.

La Vallée de l’Arve et le mont Blanc depuis les hauteurs de Cordon

Être installé dans la région, l’avantage décisif

L’accès au logement étant difficile (l’offre est rare), habiter ici vous donne aussi un avantage certain sur la concurrence. Les employeurs ne prennent souvent pas le risque de recruter quelqu’un habitant trop loin car ils ont l’expérience de travailleurs ne parvenant pas à se loger pour assurer leur fonction. Critère injuste, certes, mais contraint par la réalité du territoire. Cela donne malgré tout un avantage aux locaux.

Toutefois, il est important de préciser que les emplois, surtout dans les villages, sont souvent précaires et saisonniers. Et cela se couple mal avec la vie chère de la région.

Lac d’Emosson, en Suisse, tout près de la frontière avec la vallée de Chamonix

Les profils les plus qualifiés et/ou les plus déterminés peuvent aussi trouver leur bonheur de l’autre côté de la frontière. Il est d’ailleurs commun d’être frontalier (vivre en Haute-Savoie et travailler en Suisse). À Abondance par exemple, nous sommes à seulement 20 minutes de la frontière avec le canton du Valais. Travailler en Suisse est donc accessible pour nous en théorie, mais la compétition sur ce marché du travail est féroce. Nous trouvons jusque là notre bonheur côté Haute-Savoie.

Pour faire plouf en admirant les montagnes tout autour

Lac d’Annecy, de Passy, de Montriond, Léman… Quelle expérience extraordinaire de se baigner dans ces lacs. Avec les montagnes tout autour, on se sent… riche. La température de l’eau n’est certes pas celle d’une piscine chauffée mais l’atmosphère est bien plus naturelle et envoutante.

Certains braves vont se baigner dans les lacs l’hiver. Pour notre part, on recommande plutôt d’y aller l’été, c’est plus agréable pour se sécher après la trempette. Maintenant, c’est une bonne idée de faire plouf en juin, il y a bien moins de monde sur les plages ! Autre avantage non négligeable : pas besoin de s’inquiéter des requins et des méduses ! Bon, gardez un œil à ce qu’il se passe sous l’eau quand même car on recense de plus en plus de silures en eau douce…

Pour vivre au fil des saisons

Vivre dans un village de Haute-Savoie, c’est vivre au fil des saisons. Les montagnes verdissent ou se blanchissent en fonction de la période de l’année. C’est un spectacle absolument magnifique à observer. On les observe vertes toute l’année et on se réveille un matin, et les voilà blanches ! Pour les randonneurs, elles donnent plus ou moins le signal de la saison de la promenade. Et pour les skieurs… Vous connaissez la chanson.

Mont Blanc Cordon heure bleue
Fidèle à son nom, le mont Blanc reste, lui, sous la neige toute l’année

Pour notre part, l’hiver est principalement la saison des bonhommes de neige et des chocolats chauds sous la couette. Quand vient le printemps, on reprend tranquillement la promenade à altitude modérée avant de se faire plaisir sur des sommets plus impressionnants en été. Enfin, bien que l’on évite les balades en forêt à cause de la chasse, l’automne est pour nous un véritable délice en termes de beauté des paysages. On y observe les forêts en feu se mêler au blanc des montagnes. Spectacle garanti !

Le mot de la fin

On a donc fait le tour des raisons qui font que pour nous, vivre dans un village de Haute-Savoie est un vrai bonheur ! Maintenant, cette vie ne convient pas à tout le monde et nous aurons le temps d’explorer pourquoi dans un prochain article. En tout cas, j’espère que ce texte vous aura inspiré et que nos photos vous ont fait rêver ! On vous retrouve bientôt pour de future aventures en Haute-Savoie et en Islande !

Si vous vous intéressez à la Haute-Savoie comme futur lieu de vie, je vous renvoie également vers mon article Heureux dans un 22m² en région pas parisienne. On y explore des aspects plus concrets de la vie ici au quotidien.

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